Scène féministe : en mixité choisie ?

Cet événement a été organisé et animé le 28 novembre 2023 par les Impertinant·es dans le cadre de notre réflexion sur la mixité choisie au sein de notre café féministe intersectionnel. Il était ouvert à toustes.

Les Intervenant·es

Solange Maribe, coordinatrice de l’annuaire Majeur·e·s (réseau shesaid.so France) et co-présidente du Collectif Raymonde

Carole – alias Double C [Elle] du XXFly, MC, rappeuse
Double C rappe avec le sourire tout ce qui l’attriste. Cette MC basée à Nantes mélange selon l’humeur le hip-hop et la chanson à refrain comme CDD ou Pas d’Bol. Résolument tournée vers la lumière et la joie, la musique de Double C est influencée par le r’n’b et la soul américaine. Double C est l’une des membres fondatrices du collectif XXFLY, avec les rappeuses Eris, Shadéblauck, SkarLeina, Supanova.
BIO XXFLY
Les lyrics, la dégaine, et le flow sont au rendez-vous avec ce regroupement explosif de rappeuses. Double C, Eris, Shadéblauck, Skar Leina, Supanova et Jomei.
Phonk, afromodern, trap ou oldschool, les genres du collectif sont éclectiques, et se rassemblent autour de deux ambitions : agiter le rap game et partager cette passion ! L’équipe organise régulièrement des showcases, des open mics ou encore des ateliers d’écriture à destinations des passionnés, curieux et amateurs de rap
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Romain Pierre alias Boris Viande [Iel – il – elle ] Artiste, éditrice & producteur.ice (Vlad)

Retranscription de l’évènement

Mathilde : Merci Nymphéa, Bonsoir à tout le monde, merci d’être là. C’est chouette de voir que vous êtes nombreux.ses. Pour commencer, J’aimerais laisser chacun.e de nos invité.es se présenter et introduire ce qui vous relie à la thématique de cette table ronde en nous racontant quelles problématiques vous avez pû rencontrer dans votre discipline artistique, en lien avec votre genre.
Je vais laisser la parole à double C, tu évolue dans le rap nantais depuis quelques années quand même :


Double C : C’était en effet une semaine dédiée aux femmes et aux minorités de genres à la base. Ce qui m’a motivé c’est que c’était pour des rappeuses amatrices et c’était le gap parce que souvent on se dit “ouai j’écris mais je ne suis pas vraiment professionnelle”. Donc c’est plutôt ça moi qui m’a amenée. Et en vrai je ne sais pas si j’y aurais mis les pieds si ça avait été en mixité parce que je pense que ça m’aurait saoulé de base, si je suis vraiment honnête. L’avantage de ce stage c’est qu’on a assez bien court-circuité la concurrence et l’esprit de compétition. Ce qui était pour moi quelque chose de fondamental. Je pense que la non mixité a joué la dedans. Et l’organisation du stage aussi, il y avait un peu des deux.

Mathilde : On pourra y revenir un peu plus longuement. Boris est-ce que tu peux te présenter ? Tu es venu.e jusqu’à nous depuis Rennes, Et pareil est-ce que tu peux décrire tes activités et les problématiques que tu as rencontré dans ta pratique artistique en lien avec ton genre. 

Boris Viande : Bonsoir à toutes et tous, je suis artiste sous le nom de Boris Viande, vous pouvez rigoler parce que c’est un nom très vieux et très rigolo. C’est trop tard pour en changer. En résumé, je suis une personne non binaire depuis 2 ans. Ma Pratique de ma musique et de mon genre est un peu rigolote parce que j’évolue toujours dans un milieu foncièrement hétéro et cisgenre. Toujours aujourd’hui. Je pense que je n’ait accès à aucune scène spécialement queer ou safe. J’y vais comme ça et c’est mon espace -hétéro- dans lequel j’évolue. J’essaie de rester moi-même et de travailler la même musique qu’avant [mon CO] dans ce contexte là. Par rapport au thème de ce soir, si je fais une petite blague je dirais que je suis en mixité forcée, donc j’espère pouvoir donner un éclairage rigolo et intéressant sur les différents sujets.

MAthilde : Merci, on va passer la parole à Solange, tu es co-présidente du collectif Raymonde et coordinatrice de MAjor. Est-ce que tu peux nous présenter ces deux facettes, de ton activité.

Solange : Bonsoir à toutes et à tous, je suis très contente de voir qu’il y a du monde déjà et qu’il y a un public diversifié. Je préfère le dire parce que je fais souvent des tables rondes et ça fait plaisir de voir des personnes très différentes donc merci d’être venu.Es comme vous êtes. Je travaille pour le réseau “She said so France” qui est un réseau pour les femmes et les minorités de genre dans la musique donc c’est vraiment tous les métiers, pas que pour les artistes mais vraiment tous les métiers du secteur, qui font que vous pouvez voir des artistes sur scène pour écouter de la musique. On est sur toutes les esthétiques musicales et dans toute la France. Je travaille donc pour ce réseau qui est un réseau d’entraide et féministe en temps que coordinatrice d’un annuaire qui s’appelle “Majeure”. Je pense qu’on en reparlera plus tard. Il y a déjà cet aspect là pour la mixité choisie parce que c’est un réseau en mixité choisie. 

Par ailleurs je suis, comme tu l’a dit, co-présidente du collectif Raymonde et ça c’est une activité bénévole. Pour repréciser, le collectif Raymonde c’est un collectif qui organise des Jams, comme Nymphéa en a parlé puisqu’il y en aura une lors du réveillon prochain. C’est un collectif qui réunit des personnes qui ont une pratique amatrice ou professionnelle de la musique et toute personne qui ne se définit pas comme homme cis-genre. Par exemple, moi je suis musicienne amatrice et c’est pour ça que j’ai aussi rejoint ce collectif là.
Moi ça m’a donné envie de renouer avec ma pratique musicale que j’avais un peu mis de côté ou que j’avais du mal à me motiver, à trouver le bon cadre. La mixité choisie a vraiment été un critère indispensable ou du moins décisif. Je ne regrette vraiment pas et plus je participe à des événements en mixité choisie, plus je me dis qu’on a besoin de ce genre d’espace effectivement.

MAthilde : Ok donc le collectif Raymonde évolue à Nantes, est-ce que tu peux rappeler la date de création ?

Solange : Oui on est basé.es à Nantes mais il y a aussi des membres à Rennes et ça a été créé en 2019

MAthilde : Merci, on va revenir un peu plus longuement sur les réponses qu’apportent les différents collectifs ou alternatives pour vous, Double C et Solange. Qu’apportent le collectif  XXfly dans cette pratique entre meufss et personnes sexisées ? Qu’est-ce que vous voulez créer ? Tu l’as déjà un petit peu dit en introduction mais puisque vous êtes constitué.es en sasso, vous avez dépassé le collectif.

Double C : Pour être très honnête, nous à la base on a monté cette asso parce qu’on nous a demandé de faire une performance et on s’est dit “bon il faut qu’on se structure”. Par contre ce qui change c’est quand on organise des “open mic” dans le milieu du rap, y’a pas mal de nos membres qui font ça depuis plusieurs années, où elles se retrouvent souvent seules dans des open mic où elles se sont trouvées seules. Tu dois jouer un peu des coudes pour avoir le micro. La différence que moi je ressens et que je vois dans les open mic qu’on organise, c’est la diversité des profils des gens qui montent sur scène. On va avoir dans nos open mic des gens qui vont monter sur scène qui sont des minorités de genre, aussi plus de meufs, y’a des enfants aussi qui viennent sur scène et y’a des gens qui démarrent. Tu vois je pense qu’il y a quelque chose aussi, c’est pas pour rien qu’on parle de pratique amatrice, je pense qu’on laisse un espace qui n’est pas un espace dédié au concours de bite. Je vais le dire comme je le pense parce que pour moi il y a beaucoup d’open mic qui sont comme ça : tu montes sur scène, tu jettes ton texte, tu dis ce que t’as à dire, tu t’en fou en fait même si le public réagit. Pour moi c’est vraiment j’arrive, je te jette ce que j’ai à montrer et après je descends de scène. Y’a un truc que moi je trouve très stérile et qui – à part l’égo – ne nourrit rien. Je pense que dans nos open mic ça nourrit autre chose. Je ne dis pas que ça répond à tout. En tout cas, ça nourrit autre chose. 

Mathilde, ça marche, et Solange, avec les Raymonde, et peut-être dans une seconde partie avec majeure, ou “She said so”, quelles réponses ça apporte à la problématique des musicien.nes qui sont peut valorisé.es sur scène d’habitude ?

Solange : Y’a le fait de pouvoir voire un plateau, que des instrumentistes où il n’y a pas d’hommes cis, parce que ça justement c’est un stéréotype et une réalité de la musique : les femmes sont assignées au rôle de chanteuse. Ducoup quand vous voyez des femmes sur scène, elles sont au poste de chanteuse. Alors je n’ai rien contre les chanteuses, j’en suis moi-même une (un peu). MAis il y a un vrai problème de stéréotype là dessus . On a vraiment consigné les femmes à ce rôle là pendant très longtemps, où il y a un peu cet aspect “pot de fleur”. C’est technique de chanter, je considère que la voix c’est un instrument mais on a l’impression que c’est quelque chose qu’on met devant, qui fait joli et on ne va pas toujours reconnaître la technicité du chant et ducoup la légitimité de ses personnes en tant que musicienne. En fait quand tu chantes t’es aussi musicien.ne. C’était intéressant de voir que sur scène tu pouvais aussi incarner et tester d’autres instruments et le collectif Raymonde propose ça. cad le fait qu’il y ait un mélange entre pratiques amatrice et pro, ça nous permet de rappeler que les jam c’est des moments d’expérimentation, ce n’est pas des concerts. Donc on a le droit de se tromper. On a le droit de tester des choses. C’est qqchose qu’on développe aussi avec ce qu’on a appelé des “après-midi” qui sont des jams privées sans publics qui permettent de pousser, de tester des trucs parce qu’on ne joue pas et il n’y a pas de pression puisqu’il n’y a pas de public. On pousse vraiment ce principe là. On peut aussi le faire en jam public, de tester. Par exemple, ça m’est arrivé de jouer de la batterie parce que j’adorerais savoir bien jouer de la batterie ! Du coup je me suis déjà sentie assez en confiance dans des jams raymonde pour monter sur scène et faire un vieux “poum tchack” tout pourri Mais j’étais trop content parce que j’ai réussi à le faire et parce qu’il y avait un cadre qui permettait de le faire et qu’effectivement il n’y a pas ce concours de teub comme on dit. c’est quelque chose que j’ai déjà remarqué dans les jam mixte. Dans les jam en mixité choisie, sur scène, il y a une plus grande qualité d’écoute entre les instrumentistes, on se laisse plus la place, en tout cas il y a quelque chose qui est vraiment dans la bienveillance. Ce n’est pas juste on est des bisounours, c’est qu’on se rend compte qu’il y a des personnes qui ont juste envie de partager de la musique et d’apprendre à jouer ensemble même si on ne se connait pas. Je trouve que le cadre de mixité choisi, souvent, favorise tout ça. Moi ça me rappelle mes expériences à jouer avec des mecs cis, sans parler de grandes scènes mais je me rends compte effectivement que dès que tu réunis des instrumentistes mecs cis, ça tourne à un concours. J’étais dépassée et moi j’étais juste chanteuse. C’était trop frustrant et je me disais “mais quel intérêt ?” Bref, je trouve que la mixité choisie a permis de dépasser tout ça . Ce qui peut être cool, mais c’était systématique et c’était deux fois de suite un mec cis qui a coupé la parole à une rappeuse qui a essayé de se lancer parce qu’il n’y a pas d’écoute. Il n’y a pas ce moment de silence avant de prendre la parole. Il n’y a pas ce “t’as fini ? ok j’y vais.

Voilà c’était juste pour rebondir ce que tu disais (solange) parce que je pense que ça a beaucoup de lien.
Mathilde : Boris, qu’est-ce qui a changé dans ta pratique de la musique depuis que tu as annoncé publiquement sur tes rS que tu étais une personne NB ? 

On a échangé un petit peu avant la table ronde et il y a quelques passages dans le texte que tu as écris que je voulais lire parce que je les trouve assez percutant mais tu préfères que je les lise pour toi c’est ça ?

Boris : oui stp 

Mathile : C’est pour que tu puisses rebondir dessus parce que j’imagine que les choses ont évoluées !? C’est un texte de 2021 que tu as écris sur le site de ton label et tu disais que en annonçant ça tu mettait fin à “une bonne dizaine d’année de tergiversation plus ou moins inquiétante, quand dans la vie d’un homme blanc cisgenre hétéro blanc en court d’embougoisement que j’étais en train de construire pépouze” tu ajoutais “ ce qui m’a le plus supris.e c’est que cette nouvelle donnée allait probablement remettre en question ma musique et que le personnage punk que j’ai toujours incarné me permettait d’incarner des comportements bien masculins de ma personnalités comme pour sur joué ou sur performé mon rôle social d’homme cisgenre”. Tu te posais des questions sur ce qui allait changer sur ta musique et tu concluais par “rien ne m’oblige à faire de la musique relou pour bien prouver que je ne suis plus un homme cisgenre”. Je voulais savoir ce qui avait changé depuis l’écriture de ce texte. 
Boris : Ouai c’est un texte que j’ai publié super vite après mon CO parce que j’avais fait un CO sur ma page perso mais comme je me présentait déjà comme NB sur scène je me suis dit “peut-être que ça vaut le coup d’expliquer d’autres aspects de ce changement fondamental.  Je n’avais pas relu mais je me remémorer un peu le truc. Je connais très mal le clown mais j’ai l’impression qu’entre le punk et le clown il y a des aspects un peu similaires. Dans le sens ou on va un peu exacerber des choses. Le punk m’a toujours plus parce que on joue toujours trop vite trop fort trop mal. J’ai beaucoup pris de plaisir à faire du punk de 2001 à encore maintenant parce qu’il y a un côté grossier. On exagère un peu ce qu’on est et j’étais pas mal pour faire ça. Le fait de réaliser que j’étais une ePNB en 2021 c’était un peu la résolution d’une équation pour moi qu’aime bien les maths. Me dire “ouai en fait normal que je fasse du punk depuis si longtemps, que je sois doué à casser des guitares parce que je joue trop fort” parce que j’étais en train de ‘accoucher d’un truc (si j’ose l’admettre) même si c’est peu approprié de l’admettre. Vous voyez ce que je veux dire ? Il est sorti de moi et après j’ai sorti ce texte, maintenant que c’est sorti, est-ce que je vais continuer à raconter ce personnage masculin débile ? Débile mais rigolo… Mais débile. Ou est-ce que ducoup ça ne va plus m’intéresser et je vais faire une autre musique? Je peux donner quelques éléments de réponses : Je pense que ma musique a un petit peu changé mais pas tant dans le sens où je continue de raconter ce que je suis et plus qu’avant sauf que je m’autorise ptetre plus de choses musicalement que je ne pouvais pas faire avant. Par ex: Chanter un peu bien, chose qui était pour moi avant (punk) un peu “tapette”. Quand on est un punk hétéro débile on pense un peu ça. Y’a un côté ou la beauté est forcément rattaché au féinin et quand on est un homme on … Un mec cis sur scène veut convaincre que c’est le meilleur, mâle alpha etc. Maintenant je me dis qu’en fait c’est bon c’est posé, ca fait longtemps que je ne suis plus là dedans donc je vais proposer autre chose musicalement. Ça ouvre des perspectives. ce qui est ducoup hyper intéressant d’un point de vue artistique. 

Mathilde : Toujours dans l’esprit punk, finalement ça évolue subtilement, tu t’es rendu compte que tu pouvais t’y retrouver dans cette esthétique

Romain : je me dis que le punk c’est mettre le fond avant la forme : si on a un truc à dire on le dit. Par rapport au hip hop y’a plein de parallèle. Ca ça n’a pas changé ! Je continue à dire ce que j’ai envie de dire sauf  que maintenant j’essaye de dire d’autres choses que avant dans mon système hetero-cis je ne pouvais pas dire enfait.

Mathilde : Et en therme de reception, c’est un milieu dans lequel tu avais du mal à t’affirmer, comment ça a été reçu et est-ce que ça a changé tant de choses que ça ?

Romain : En fait le milieu punk est hyper permissif, pour les espaces queers. On est carrement copains enfait c’est juste que moi j’avais pas encore fait mon travail perso donc je me présentait comme homme cis-het et le jour ou je me suis rendue compte que je pouvais être autre chose ça n’a posé aucun problème, je continue d’évoluer dans les mêmes scènes qu’avant et – bon de là à me genrer correctement y’a encore ptetre une petite- c’est même pas le problème, on sens une bienveillance envers tout le monde donc j’ai rarement d’expériences désagréables. j’en ait peut-être plus dans les milieux hyper normatifs, mainstream, mais ça ça peut être un problème.  c’était moi enfait qui ne parlait pas de la même chose et qui maintenant essaie de dire des nouvelles choses. Est-ce que c’est plus intéressant qu’avant ? Ça dépend pour qui. c’est Comme toute proposition artistique ça parle à certaines personnes et d’autres moins. Mais moi je me retrouve à dire d’autres choses dans des mêmes espaces pas mal hétéros et c’est ça qui est amusant mais je ne dirais pas que j’ai une réticence, bien au contraire.

Mathilde : Ok, c’est chouette d’entendre que finalement, ca ne t’as pas forcé radicalement à changer ta façon d’être et de faire de la musique,

Romain: oui ça aurait pu être une forme de défaite si j’avais du – parce que changer de genre- ne plus faire de punk, ça voulait dire que le punk c’était nul enfait donc voire que ça.

Mathilde : Je voulais poser une question plus générale pour élargir, à partir de vos différentes exp. Quelles sont jbbdaiui a
Chacun.e, dans vos sphères, quels sont les débats qui animent ce sujet de la représentation d’une scène féministe, qu’est-ce qu’une sène féministe ?

Double C : Nous, dans le collectif XXFly, on est pas comme les Raymonde, on n’organise pas d’événement en non – mixité. Déjà faudrait que je le dise, quand on fait des concerts, on le fait avec des personnes qui sont dans le collectif et on invite parfois d’autres rappeuses. Dans notre dernier événement on s’est dit tiens “intéressant” parce que nous dans la scène hip hop on est toujours en train de dire “regardez vous faites des événements ou y’a que des mecs, vous n’y pretez même pas attention, donc ca serait bien d’y faire attention et de promouvoir une certaine forme de mixité” Ducoup par exemple sur notre dernier événement on a invité un rappeur. C’était intéressant de se dire “qui vient, qui vient pas” Moi je suis vachement attentive à qui vient et qui ne vient pas. Je trouve que Ca dit énormément parce que enfait tu  peux avoir tous les débats que tu veux, tu peux parler et dire “ ouai moi jsuis en avance” mais si tu bouges pas c’est ça la ligne. C’est voir combien de rappeur se bougent pour voire des rappeuses. Juste ça. J’ai même pllus besoin de m’énerver, je rentre même plus dans les débats. Jsuis là “t’es venu a un concert ?” Je tiens les comptes dans ma tête.
Et ben quand on a dû inviter un rappeur en se disasnt “est-ce qu’on connaît un rappeur qu’est venu depuis la création de notre collectif y’a 2 ans et demi ?” on en a trouvé 1 !
Qui vient, pas parce qu’il veut se faire une rappeuse ou qu’il veut sortir avec une des meufs mais parce que juste ça l’interesse de voir ce qu’on a a proposer musicalement. UN. Tu vois ? Un ou 2 qui viennent régulièrement mais pourquoi ? C’est intéressant de poser les actions. Apres nous qu’est ce qu’on met en initiatives ? On a toujours ouvert nos open mic à tout le monde mais on voit un shift. Le changement il est en 2 minutes. A partir du moment ou t’ouvres la sène à tout le monde, tu vois qu’ils reprennent la place. Ils reprennent 90% de la place. Et si moi je suis pas là en train de dire “ça serait bien que 3 passages on en ait au moins 1 de meuf” Tu vois je suis mêm pas en train de revenir à un 50%. Et franchement quand je le dis ils le vivent trop mal “ouai mais c’est chiant pfff”. J’ai eu des débats sur les Raymonde avec des rappeurs : J’ai pris en pleine gueule “ ouai mais vous faites des scènes en non mixité, franchement c’est pas hip hop, c’est abusé, depuis quand on extrait des gens, nous quand on fait des open mic tout le monde est le bienvenu …” Sauf que  bah c’est 95% de gars. Donc moi je veux bien être bienvenue mais si ce que je vois ça me représente jamais ben… Encore une fois, les actes versus les paroles tu vois. Donc j’étais en train de défendre les Raymonde en disant que c’est un espace incroyable et que j’ai attendu X années de ma vie avant de voire une sène où y’a que des personnes des meufs ou des personnes non binaires sur sène. J’étais là “attend, j’attend la moitié de ma life pour voire ça sur sène”. C’est réel, on est pas juste en train de fantasmer donc là ce que les raymonde réussissent à faire et ce que nous on ne fait pas encore.